De la dépendance affective dans la relation amoureuse ou comment je me fais disparaitre face à l'autre

De la dépendance affective dans la relation amoureuse ou comment je me fais disparaitre face à l'autre

DEFINITION DE LA DEPENDANCE AFFECTIVE 

La dépendance affective peut être définie comme un besoin de l'affection des autres, quitte à négliger sa propre personne. Elle est considérée comme un état pathologique lorsqu'elle provoque de la souffrance. La dépendance affective désigne un phénomène d'incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même. Dotés de peu de confiance en eux, les dépendants affectifs souffrent de ce manque dans tous les domaines de leur vie, et notamment dans le domaine amoureux. Ils ont une forte tendance à s'effacer devant leur partenaire. Ces personnes cherchent constamment l'approbation de leur compagnon.
La dépendance affective peut se traduire par différents signes d'intensité variable selon les individus :

  • peur de l'abandon,
  • jalousie excessive,
  • insatisfaction chronique,
  • incapacité à prendre des décisions seul,
  • manque d'estime de soi,
  • anxiété et dépression (surtout lors de rupture),
  • comportements compulsifs.

ORIGINE DU BESOIN DE FUSION DANS LA DEPENDANCE AFFECTIVE

La dépendance affective est naturelle. Elle trouve son origine pour chacun de nous dans la vie intra-utérine lorsque notre mère nous portait dans son ventre. Nous avons été dans la complétude absolue, la fusion en faisant un tout avec l’autre.

Lors de la naissance, nous nous individualisons en quittant ce paradis que l’on nommera d’ailleurs, le paradis perdu, l’endroit de la fusion avec la mère.

Cependant, lors de cette individualisation, on ne peut se sentir complet car on arrive sur terre avec ce sentiment de manque du complet connu dans la vie intra-utérine.

Ainsi, rechercher cette fusion est tout à fait naturel tout au long de la vie. Celle-ci nous permet de la ressentir par intermittence lors de rapports charnels dans les moments d’extase, de béatitude, dans la passion, dans la phase amoureuse, mais aussi lors d'une forte amitié ou en jouant d'un instrument de musique. Cependant, cela ne peut qu’être éphémère.

Cette fusion permet quoi au juste ?

Cela permet de ressentir la vie, de se sentir vivant, d’ être traversé de façon très intense… C’est un besoin de sentir la quiétude. Il est donc peu naturel de lutter contre.

Ainsi, lorsque ça matche avec un nouveau partenaire amoureux, c’est parce qu'il réveille chez chacun de nous cet endroit en nous faisant toucher ce dont nous avons le plus besoin, cet endroit de quiétude, de complétude et de béatitude ressenti lorsque l’on était un fœtus.

Chacun va dans cette intensité amoureuse, avec sa propre intensité, en fonction de sa propre partition, permettre à l’autre de toucher ces ressentis.

COMMENT ARRIVE T-ON A ETRE DEPENDANT AFFECTIF ?

Quand tu es dépendant affectif, fusionnel tu as tendance à t’oublier, à faire focus sur l’autre.

L’origine : quand le bébé arrive au monde, il est complètement dépendant de l’adulte, c’est une dépendance structurelle indispensable à sa survie. Il va quêter l’attention de sa mère afin que sa mère réponde à ses besoins : manger, dormir, le protéger, le caresser, le couvrir... .

Si la mère n’a pas été disponible pour répondre suffisamment aux besoins de l’enfant, ce dernier va être focus sur sa mère pour obtenir de l’attention afin de couvrir ses besoins.

Donc tout est projeté sur l’autre et cela continue à l'âge adulte d’être tout focus sur l’autre et donc avoir une difficulté à revenir à son centre, à soi et ne pas être penché continuellement sur l’autre, à être hypnotisé par l’autre pour répondre à ses besoins.

Ainsi, la vie nous donne l’occasion de fusionner, par exemple, avec un partenaire amoureux, de ressentir la vie suffisamment forte pour ressentir une joie intense. C’est souvent dans cette relation à un partenaire amoureux que l’on peut alors ressentir cela.

Du coup, nous pouvons être convaincus que c’est elle, c’est lui, ce partenaire, qui peut combler nos besoins d’amour, de sentir l’unité, l’absolu, etc…

Là, nous sommes piégés, dans l’illusion car nous croyons que c’est uniquement cette personne qui nous permet de toucher cela, qui est responsable de ce sentiment d’unité, d’abandon, de ressentir ce tellement “vivant” en nous.

QUELLES SOLUTIONS FACE A LA DEPENDANCE AFFECTIVE ?

Lorsque l’on fusionne sans ressentir la peur de souffrir, d’être laissé (e), d’être dépendant(e) mais plutôt que l’on accepte le manque éventuel en cas d’arrêt de la relation et que l’on sait défusionner, on peut, dans la relation amoureuse, se donner par intermittence dans la fusion.

Si ce n’est pas le cas, il faut parvenir à prendre conscience et à identifier le vide ou le manque que nous voulons combler avec nos relations, et travailler soi-même à remplir ce vide.

Dans le concret, on peut se poser la question au moment où l’on ressent cette dépendance à sa ou son partenaire “ quel est mon besoin quand je suis dans la fusion à ce moment-là ? “

Lorsqu’on prend conscience de ce qui se joue là, dans ce besoin comme par exemple “ j’ai besoin d’amour”, la personne se sent plus libre et peut se poser la question, par exemple, “ comment je vais pouvoir combler ce besoin ? “

A ce moment-là elle peut défusionner car elle est alors capable de chercher ailleurs ce besoin d’amour, elle n’est plus “enfermée” dans cette attente vis à vis de son partenaire dont elle croyait qu’il était le seul, l’unique à pouvoir lui donner cet amour.

Ainsi, quand je commence à percevoir le besoin sous-jacent à ce que je connecte (quiétude, complétude, intensité), je cherche à identifier mon besoin afin de trouver un autre chemin que celui qui me rend dépendant de l’autre pour combler ce besoin.

Lorsque l’on sait et que l’on a accepté que la fusion est éphémère, comme par exemple, lors d’un rapport sexuel transcendant où l’on ne fait plus qu’un (principe de la fusion : 1+1 = 1) tout est ok. On peut se perdre dans l’espace fusionnel du charnel mais l’on retrouve (le 1+1=2) son individualité après ce moment de fusion, comme nous indique Véronique Kohn, conférencière et thérapeute de couples.

Si on a eu un sentiment de manquer de vivant, on va chercher l’intensité.

Les exercices de votre thérapeute à Montpellier 

Lors d’une séparation l’on peut chercher des miettes d’amour du partenaire parti mais on peut aussi accepter le manque qui viendra à diminuer progressivement.

On peut se raconter qu’il n’y aura plus personne (croyance) après lui mais aussi on peut se dire autrement les choses, comme “ il y en aura un autre qui va couvrir mes besoins d’amour, de me sentir vivante “.


Exercice 1 :

On peut également faire l’expérience avec son ou sa partenaire lorsqu’il/elle est à côté de soi, on peut ressentir comment on est happé vers l’autre et comment revenir vers son centre, vers soi.

Ainsi on modifie dans son système nerveux son fonctionnement en essayant de développer "la moi" intérieur afin qu’elle fasse aussi bien que "la moi" extérieure.

Exercice 2 :

se faire à soi ce que l’on voudrait que notre partenaire nous fasse.

Exemple : “j’aimerais tant que mon partenaire me téléphone pour me dire que je suis belle, qu’ il m’aime…” .

A partir de ce ressenti, se dire à soi combien on est belle et que l’on s’aime ou se prendre dans les bras, se faire un cadeau = arrêter de croire que l’autre est tout et que sans l’autre on est rien.

Plus on est attentionné vis-à-vis de soi-même, plus on va s’aimer et moins l’on va être dépendant de l’extérieur, de l’autre.


Si cela n’est pas suffisant, je vous invite à entamer un travail sur vous par une psychothérapie.

Véronique Bizet

Thérapeute

Couples, adultes seuls et enfants